Les cobayes
de la science
Le collège de
Lutterbach a mis en place cette année une classe expérimentale scientifique
en 3e. Génétique, probabilités ou encore ADN : ces élèves motivés
sont menés par deux professeurs qui doivent tout créer.
Le jeudi à 13h30, la classe de 3e Eise (Enseignement intégré des
sciences expérimentales) de Lutterbach retrouve ses deux professeurs
de sciences : Sophie Wilhelm pour les sciences de la vie et de la
terre et Jérémie Hingre pour les sciences physiques. Ces deux heures
hebdomadaires se greffent sur les heures de cours hebdomadaires
et sont basées sur l'interdisciplinarité. Pour cette première année,
où tout est à mettre en place, les enseignants assurent eux-mêmes
tous les cours.
L'an prochain, ils feront davantage appel à leurs collègues. Le
projet Eise est né du contrat d'objectifs signé en décembre 2007
et qui vise à développer la culture scientifique. Dans un premier
temps, un atelier scientifique avait été mis en place, une heure
chaque semaine, dans le cadre de l'accompagnement éducatif. L'atelier
a été un succès et les élèves ont souhaité aller plus loin. La classe
scientifique restera expérimentale pendant quatre ans. Les élèves
qui la composent sont volontaires et ont été sélectionnés selon
leur profil, mais surtout leur intérêt pour les sciences.
« Ce sont des
bosseurs, ils ont envie de faire »
Le dernier cours
portait sur la génétique. Deux élèves, Jade Campitelli et Fanny
Kervarec, ont présenté leur exposé sur le fondateur de la génétique
: Johann Gregor Mendel. « Mendel a effectué ses expériences sans
savoir ce qu'il cherchait et ce qu'il découvrait ». Maîtrisant leur
sujet et les techniques de présentation et s'exprimant avec beaucoup
d'aisance, les collégiennes ont fait participer leurs camarades.
Les deux enseignants les ont félicitées pour leurs progrès et leur
diaporama, « simple et explicite ». Mais Mendel et ses lois qui
sont devenus les piliers de la génétique moderne, n'ont pas été
choisis au hasard. Ils ont servi de base à un cours sur les probabilités.
« On va plus loin que le programme ». Après avoir travaillé sur
l'extraction de l'ADN (*), les élèves se tourneront vers l'histoire
de l'art sur le thème de la chlorophylle. Les 26 élèves de la classe
sont de tous niveaux, mais ils ont un point commun : « Ce sont des
bosseurs, ils ont envie de faire et de partager des choses avec
nous et avec leurs camarades ».
Par ailleurs, une bonne entente règne dans la classe. Les deux professeurs
de sciences ne cachent pas leur bonheur de travailler avec ces élèves.
« On est les pionniers, eux ce sont les cobayes. Ils ont l'esprit
critique, mais objectif ». Le revers de la médaille, c'est le temps
de préparation énorme que représente cette expérimentation. « Ils
créent de toutes pièces une option », souligne la principale Fabienne
Rusterholtz.
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