Visite du mémorial de L'Alsace-Moselle et du camp du Struthof




C'était en ce mardi 1er décembre que notre classe est partie pour retracer l'histoire de notre pays, de notre région et parfois même de nos ancêtres. Après un petit voyage en bus, nous avons visité le Mémorial d'Alsace Lorraine de Schirmeck. En retraçant petit à petit plusieurs étapes de l'histoire des Alsaciens avant, pendant et après la II ème guerre mondiale.

Tout d'abord il faut savoir que de 1870 à 1945 les Alsaciens étaient partagés entre L'Allemagne et la France en subissant de nombreux changements de nationalités:

Alors que nous entrons dans une salle, on nous apprend qu'en 1933 Hitler devient chancellier. Il envahit le Ier septembre 1939 la Pologne ce qui fut le déclenchement de la 2ème guerre mondiale. Toutes les personnes habitant dans un rayon de 20 km de la frontière sont appelées à être évacuées dans le Sud-Ouest de la France ( 611 000 personnes, cela représente plus de la moitié de la population d'Alsace Moselle ).





Plusieurs problèmes apparaissent :

-Il y a un manque de logements, les réfugiés seront hébergés alors dans les salles des fêtes, dans les fermes ou dans les caves.

  • La langue est aussi un problème pour les réfugiés et les Basques qui n'ont pas le même dialecte.

  • Des problèmes économiques se font alors ressentir ( manque de nourriture et de travail )

Alors que nous pénétrons dans une représentation de la ligne Maginot ( système de défense qui part de la Moselle jusqu'à Nice). Ce sont des bunkers construits à 20 km de la frontière. C'est alors que débute la «  Drôle de Guerre » qui dura 8 mois où l'on ne fait rien à part espionner l'ennemi. Les soldats s'occupent comme ils peuvent ( jeux de cartes, radio, ils écrivent à leur famille... ).
Mais les soldats souffrent de dépression, d'alcoolisme et sont sujet à des suicides.

Hitler annonce l'annexion de l'Alsace Moselle, et demande aux Alsaciens réfugiés dans le Sud-Ouest de revenir, plus de 511 000 retournent car ils ont le mal de leur région et se souviennent des avantages des lois sociales allemandes. Commence alors la germanisation dirigée par les Gauleiter. Ceux-ci sont chargés d'instaurer un sentiment national nazi. Il ne devra plus rien rester de français sous peine d'amende ou pire d'être déporté dans des camps de rééducation. Les changements sont tels que les drapeaux, les plaques de rues, la monnaie, les timbres, sont germanisés.



Les élèves doivent chanter l'hymne nazi, leur bras tendu vers le ciel. Toute leur éducation est remise en cause et on leur inculte une idée nazie. Les prénoms et les noms de famille changent, ils doivent avoir une consonance allemande ( ex: Nicolas devient Niklaus ). Les films de propagande fleurissent, on incite la population à adhérer au parti nazi. Il sont impressionnants, et mettent en valeur la discipline, la grandeur de l'armée, les symboles nazis (croix gammée, drapeaux, race Arienne, le salut). Hitler est mis en valeur, on le filme en contre-plongée pour le rendre supérieur.
Les Gauleiters expulsent alors toutes personnes, indésirables: homosexuels, juifs, tziganes, gens de couleur, témoin de Jéhovah ce qui fait en tout 130 000 expulsés.

Il faut avant tout adhérer aux idées d'Hilter, la population est mise sous surveillance, on encadre la jeunesse ( jeunesses Hitleriennes ). Tout çe qui est symbole de la France est alors détruit : ce sont les Autodafés.
En août 1942, tous les Alsaciens sont appelés au Conseil de Révision, afin de le leur dire sur quel front ils seront envoyés. Il y a peu de volontaires, certaines personnes réussissent à fuir. Les réfractaires se réfugient dans les Vosges ou en Suisse. Pour contrôler les fuites on menace d'envoyer les familles dans des camps. Les Alsaciens obligés de se battre contre leur gré sont appelés les «  Malgrés Nous ». On ressence 130 000 incorporés de force. Des Anciens Français adhèrent au régime nazi, ils collaborent en dénonçant, les Résistants qui sont eux contre ce régime : ils s'abotent et espionnent les Allemands.
La libération de l'Alsace dura 5 mois, par les Américains, les Français, et une majoritée venant du Nord Africains ( Algériens, Marocains... ).

En mars 1945 les Malgrés Nous qui se sont battus sur le front russe doivent prouver leur identité française pour rentrer chez eux. Sur les 130 000 incorporés de force, seuls 90 000 sont revenus dans leur pays d'origine.
Débute alors les « Grands Procès », où sont condamnés les nazis, les collaborateurs, les Gauleiters. La communion Franco-Allemande a été longue. A partir de 1978, les relations sont normales ce qui permettra la construction de l'Union Européenne.


C'est le coeur serré que nous nous rendons sur les lieux où des milliers de personnes ont perdu la vie. Le camp de concentration du Struhtof.

Le camp du Struhtof a été construit par les détenus qui étaient là pour s'être opposé aux idées politiques du système nazi. Il est construit en 1940 sur de la roche dure, le granite.
Entre 1941 et 1944 plus de 20 000 prisonniers y ont perdu la vie. Les détenus n'étaient pas Alsaciens car ils connaissaient la montagne et les environs. Les étrangers, eux ne les connaissaient pas. Le but des SS était d'aboutir à la mort.



La journée d'un prisonnier dans le camp :

Conversation entre un grand père Polonais et son petit fils:

    «  - Grand père toi qui était dans ce camp il n'y a pas si longtemps, qu'est ce que tu faisais de tes journées ?
- Oh, tu sais c'était loin d'être un lieu de vacance comme autrefois, sais tu qu'avant qu'il fut construit, ta grand-mère et moi y allions pour faire du ski, et admirer ce magnifique paysage. Mais pendant cette guerre que j'ai subie et où j'ai du lutter contre la mort chaque jour, je n'ai cessé de penser à une fin heureuse.
Les journées paraissaient interminables, mon enfant il faut te rendre compte du calvaire que j'ai enduré.
Les SS nous réveillaient à 4 heures ou à 6 heures du matin suivant la saison et une douche glacée nous attendait, où j'aurais préféré rester sale que de voir encore une fois mes doigts bleuir par le froid.
Notre petit déjeuner n'était pas dignes des grands palaces, en effet nous n'avions droit qu'à un demi litre de café ou de thé clair. Puis mort ou vivant nous devions être présents à l'appel qui durait parfois des heures où nous demeurions debout dans le froid avec pour seul vêtement un tissu très fin. Puis nous devions nous atteler aux corvées telles que travail dans les carrières ou encore la construction de routes. Nous étions toujours surveillés par un SS qui ne se gênait pas pour tirer d'une seule balle un pauvre prisonnier pour son grand plaisir et d'obtenir un jour de congé.


Les SS étaient accompagnés d'un chien dressé près à nous sauter dessus. Si nous étions blessés, il n'y avait aucuns médicaments et beaucoup d'entre nous sont morts d'infections ou de septicémie. A midi, le repas n'était pas fameux nous avions droit à une soupe translucide puis à un nouvel appel.
Suivis d'une autre de ces corvées à vous faire mourir d'épuisement. Nous étions comptabilisés encore une fois à 18 heures et je ne m'étonnais pas de voir certains de mes compagnons absents.
Avant de nous mettre dans notre baraquement glacé, on nous donnaient un peu de graisse, du pain noir et une boisson claire.

  • Grand-père pour honorer ton courage, je transmettrais ton histoire afin de ne jamais oublier la bêtise humaine, qui t'a fait tant souffrir.

  • La nature de l'homme est comme ça, et encore aujourd'hui des milliers de personnes perdent la vie car d'autres sont en recherche de pouvoir . »


Cette visite, nous a permis de visualiser comment était la vie des Alsaciens avant et pendant la IIème guerre mondiale. Pour certains cette visite fût intense, car ils pouvaient imaginer la vie de leur grands parents durant cette période. Nous pensons que c'est des «  lieux ou monuments » ou il faut se rendre, car ils nous empêchent d'oublier ce que l'homme a pu faire, et qu'il n'est pas toujours bon.



LANG Chéryl, JANZI Véréna, LOBSTEIN Camille.


Merci à M. DELANOUE pour nous avoir fourni les photos